Un tout petit monde

( Une petite aventure… toute personnelle )

La métamorphose des poivrons

Par Ty • 11 nov, 2008 • Catégorie: Chahut en cuisine

Za n’appréciait que très moyennement les poivrons. Au fur et à mesure, j’ai tenté diverses façons de les agrémenter. Za n’a pas trop grogné, mais plutôt tenté de les apprivoiser. Leur goût a fini - parfois seulement, et encore, avec des mises en scène souvent abracadabrantes - par séduire, mais subsistait un réel problème : leur digestion. A chaque fois que j’évoquais l’idée même de cuisiner des poivrons, je voyais poindre une moue légèrement boudeuse. S’ensuivait un râle d’insatisfaction, puis un soupir de résignation. Allais-je jeter l’éponge ? Certainement pas. Mais jusqu’alors, je n’avais pas encore trouvé le moyen idéal de lui faire apprécier ces légumes. Puis, un jour de bonne humeur, alors que j’avais - encore - prévu d’en cuisiner, Za finit par lâcher la phrase assassine : “Ta mission est de me faire apprécier ces trucs, là !”. Ces trucs, ces trucs… Tsk ! Telle une “Goldorak” des temps modernes, j’allais lancer mon cri de guerre… non, non, pas fulguropoing, ni même cornofulgure (franchement, vous m’imaginez débitant ces mots curieux dont le sens - aujourd’hui - m’échappe ?). Après être passée en mode auto-largue, je me mis à crier à l’intention des poivrons : métamorphose !

(Dé)confiture de poivrons rouges

Pour un peu de confiture…
3 beaux poivrons rouges (environ 600 g)
150 g de sucre de canne
2 ou 3 citrons verts
Baies de Sichuan
Poivre du moulin

Commencer par couper les poivrons en quartiers. Les épépiner entièrement puis les éplucher à l’aide d’un économe. Les détailler en brunoise (tous petits morceaux). Porter le tout dans une casserole. Ajouter 150 g de sucre de canne. Prélever le zeste des citrons, ainsi que le jus. Ajouter l’ensemble dans la casserole. Mettre sur feu doux. Donner quelques tours de poivre du moulin (une dizaine), puis quelques tours de poivre (ou baies) de Sichuan (une vingtaine). Laisser mijoter pendant une bonne heure à couvert en remuant régulièrement. Lorsque le mélange prend des allures de confiture, goûter. Ajuster l’assaisonnement si besoin est : le tout doit être, à la fois, sucré-acidulé-poivré. Découvrir et laisser doucement finir la confiture.

Ce jour là, j’ai décidé de servir des petites bouchées sucrées-salées : un rien à faire. Quelques tranches de pain de campagne finement tranchées, toastées quelques minutes au four puis recouvertes d’une belle épaisseur d’un fromage de chèvre frais et, pour finir, agrémentées de quelques soupçons de confiture de poivrons rouge. J’ai servi un petit apéritif, puis ai apporté le plateau d’amuses-bouches… j’ai attendu le verdict.

     Za : Tiens, c’est curieux ces petites choses là !
     Moi : …!
     Moi : Tu ne veux pas goûter ?
     Za : Si, bien sûr… Ce n’est pas une entourloupe, au moins ?
     Za (la bouche pleine) : Huuuuuuuuuuuuuuum, c’est drôlement bon.
     Za (scrunch, scrunch). C’est marrant, c’est sucré et ça pique un peu la langue. Qu’est-ce donc ?
     Moi : Tu ne vas pas le croire. Tu aimes, alors ?!
     Za : Terriblement ! Vas-tu enfin me dire ce dont il s’agit ?
     Moi : Ayé ! J’ai réussi. TU AIMES ENFIN LES POIVRONS !

Depuis lors, je peux sans problème évoquer la possibilité d’acheter des poivrons… mais le plus souvent, j’ai droit à la question : Tu prévois de faire de la confiture ?

Cette petite douceur inattendue se marie, vous l’aurez compris, avec le fromage du plus frais au plus sec (chèvre, brebis, etc…), mais aussi avec les viandes blanches. Vous pouvez aussi l’utiliser le matin, tout simplement, au petit-déjeûner, sur une tartine beurrée ou avec une brioche. Cette confiture se conserve sans problème dans un récipient hermétique placé au réfrigérateur pendant un mois, voire plus.

Marqué comme: , , ,

Ty est ...en vadrouille ;-)
Email à cet auteur | Tous les Articles par Ty

Une Réponse »

  1. miam j’en ai déjà fait une mais elle n’étais pas aussi réussie que la tienne

Laisser un commentaire

Pourquoi cette question ?