Un tout petit monde

( Une petite aventure… toute personnelle )

Tomates têtes en l’air

Par Ty • 27 oct, 2009 • Catégorie: Chahut en cuisine, Plaisirs en petits plats

Souvent, j’oublie. J’oublie de noter ce qui me passe par l’esprit et qui revêt, bien évidemment, la plus haute importance. Lorsque je tente de me souvenir (parce que je sais qu’il faut que je me souvienne d’un sujet capital), impossible. Je peste, je maugrée, je m’énerve, je me dis que oui, oui, finalement, le cerveau se délite avec l’âge. L’encéphale est souvent le pire ennemi que l’on puisse côtoyer. Cet organe, bien que nécessaire, n’est finalement qu’un centre nerveux tout juste là pour me tourmenter.
Souvent, j’oublie. J’oublie ce pourquoi je suis venue précisément dans cette pièce. Y chercher un objet ? Y faire quelque chose de précis ? Simplement passer pour aller ailleurs. Je reste alors en arrêt statique, tente de me remémorer. Illusion : le rien m’envahit, le néant me happe, le vide m’agrippe, le zéro pointé est la meilleure note qui puisse m’être attribuée. Du coup, je refais le chemin inverse et je reprends mon périple là, exactement, où je l’avais commencé pour me remettre définitivement les idées en place. Parfois cela fonctionne. Parfois pas. Je passe à nouveau dans la pièce sans trop savoir ce que j’y fais… une (non-)action sans fin.
Souvent, j’oublie. J’oublie l’instant qui passe, le temps qui va… implacablement. Le temps qui pose son voile sur tout. Le temps qui estompe les souvenirs douloureux. Le temps qui magnifie les moments magiques. Le temps qui transforment inexorablement les impressions, les moments vécus, les images et les histoires. J’oublie le temps qui passe et qui abîme. Le temps qui passe et qui sublime.

Souvent, j’oublie…
Et là, j’ai bien failli oublier que la belle saison s’éloignait. Qu’elle emportait avec elle toutes les saveurs marquées des produits d’été. Que vite, vite, il fallait encore un tout petit peu en profiter.
Et comme moi, aujourd’hui, les tomates sont un rien évaporées… Têtes en l’air, les effrontées !

Tarte verte aux tomates en l’air

Pour une petite tarte toute croustillante…
120g de farine
60 g de beurre
1 oeuf
25 brins de ciboulette
7 petites tomates jaunes, rondes et bien fermes
300 g de grosses tomates rouges bien mûres
4 oignons rouges
50 g de beurre
1 filet d’huile d’olive
1 pincée de sucre semoule de canne
1 belle pincée de thym frais
Fleur de sel
Poivre du moulin

Pour la pâte sablée verte. Ciseler la ciboulette très finement. Mettre la farine et les herbes dans le blender (ou mixeur) et faire tourner jusqu’à ce que la farine prenne une légère teinte verte. Dans un large récipient, malaxer le beurre avec une pincée de sel, ajouter l’oeuf entier, puis la farine verte. Mélanger du bout de doigts sans trop travailler la pâte. Former une boule et l’envelopper dans un film alimentaire. Mettre au réfrigérateur… idéalement, jusqu’au lendemain, sinon, au moins quelques heures.

Pour le concassé de tomates. Eplucher les grosses tomates rouges. Les épépiner. Les hacher rapidement au couteau, saler, poivrer et déposer le tout dans une passoire au dessus d’un récipient afin que cela puisse s’égoutter tranquillement.

Pour la compotée d’oignons. Eplucher les oignons, puis les émincer finement. Faire fondre le beurre dans une casserole, y porter les oignons. Poivrer à l’envi. Couvrir et les laisser “compoter” à feu doux pendant 30 minutes. Ils doivent devenir transparents sans prendre de couleur. Réserver au chaud.

Pour la tarte. Préchauffer le four à 210 °C. Etaler la pâte en rectangle (de 28 x 17 cm) sur un papier cuisson. Relever les bords en pinçant les angles et les maintenir à l’aide d’une bande de papier aluminium roulé. Mettre la pâte sur une plaque et faire cuire 15 minutes en surveillant la cuisson, la pâte ne doit pas trop dorer.
Pendant ce temps, mélanger intimement la compotée d’oignons et le concassé de tomates. Etaler le mélange sur le fond de tarte.
Couper les petites tomates jaunes (j’ai utilisé des tomates mandarins et elles sont - franchement - parfaites) en quartiers. Ranger soigneusement les tomates sur la tarte de façon à ce qu’elles gardent une pointe en l’air.
Saupoudrer de fleur de sel, de thym frais et d’une pincée de sucre de canne. Arroser d’un léger filet d’huile d’olive.

Juste avant de servir…
Préparer une petite salade fraîche… et passer la tarte quelques instants sous le grill du four. Les petites tomates jaunes vont alors prendre quelques couleurs et devenir fondantes à coeur.
Servir sans attendre et s’en régaler.

Cette tarte est - oui j’ose ! - un véritable bonheur. A la fois croquante par le sablé qui s’émiette doucement en bouche, et fondante par les tomates qui éclatent délicatement… elle fait un véritable hommage à l’été passé.
Pour mieux l’apprécier, il convient :
- d’attendre de beaux rayons d’un soleil automnal ambré,
- de passer une musique enjouée,
- de s’entourer de quelques êtres aimés,
- de parler, rire, croquer, déguster,
- puis… d’oublier (pour l’année prochaine, mieux recommencer et encore plus apprécier) !

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Ty est ...en vadrouille ;-)
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2 Réponses »

  1. Heureusement que tu n’as pas oublié de poster cette recette!
    Cette tarte est très jolie et appétissante!

  2. Mmmmhh cuisiner bon mais sain, c’est tout ce qui me manque en ce moment!

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