Un tout petit monde

Comme un écrivain devant une page blanche… voilà exactement ce que j’ai ressenti aujourd’hui lorsque, à pas mesurés, je suis entrée dans la cuisine. Diantre, mais qu’allais-je bien pouvoir faire à dîner ?! Désappointement. Désarroi. Presque… détresse. Un manque d’inspiration évident. Il fait 35° (non, je ne vis pas en plein désert, mais un peu au sud de la France) et je n’ai nulle envie de me lancer dans un plat nécessitant présence, attention et moult efforts. Un premier rapide tour d’horizon ne m’a pas vraiment rassurée mais, à y regarder de plus près : je dispose de quelques tomates, mûres à point ; dans le réfrigérateur, de la mozzarella s’offre presque outrageusement à moi ; quelques belles tranches de jambon de Parme me charment ; mon petit pot de basilic tout pimpant me fait de l’oeil de ses belles feuilles. D’accord, d’accord ! Classique mais toujours appréciée, l’assiette “italienne”. Puis, je ne sais pas ce qui se passe, j’ouvre un tiroir et je suis comme attirée par un paquet de polenta (pourquoi à ce moment-là précisément ?). Je me demande - sur l’instant - quelle drôle d’idée j’ai eue en achetant cela : je n’y ai strictement jamais goûté et je ne sais pas comment la préparer. Je m’informe malgré tout du “mode d’emploi”. Ah ?! Cela se prépare rapidement. Bon point. Tiens ?! En refroidissant, cela durcit. De mieux en mieux. Mais bon sang, c’est bien sûr (eurêka aurait été plus vite dit, mais…) : pourquoi pas ? Et puis, ce nom de “polenta”, n’est-ce pas aussi italien ? Finalement, le tout acoquiné ensemble me semble aller bien !

Bouchées de polenta, croquantes et fondantes à la fois

Pour 4 personnes…
200 g de polenta
200 g de mozzarella
3 belles tomates allongées, bien mûres
4 tranches de jambon de Parme
Basilic frais
Huile d’olive
Sel et poivre du moulin

Tomates confites. Préchauffer le four à 120° (thermostat 4). Couper les tomates en quatre et retirer la totalité des pépins. Il ne doit rester que la chair et la peau. Placer les quartiers de tomates dans un plat allant au four (ou directement sur la plaque) préalablement huilé(e). Huiler puis saler les tomates. Glisser au four et laisser doucement confire pendant 1h30.
Polenta. Faire cuire la polenta dans de l’eau bouillante salée. Dès que la polenta s’épaissit, poivrer, la verser dans un moule et l’étaler sur 1 cm d’épaisseur environ. La laisser refroidir. Lorsqu’elle est froide, prendre de petits emporte-pièces ronds de 6 cm de diamètre et découper la polenta. Mettre un filet d’huile d’olive dans une poêle, attendre qu’elle soit bien chaude et faire revenir les rondelles de polenta jusqu’à ce que ces dernières soient bien dorées.
Bouchées. Poser sur chaque rondelle de polenta un quartier de tomate confite, ajouter une lamelle de mozzarella, poivrer, ajouter une goutte d’huile… puis poser sur le tout le jambon. Placer au four et laisser chauffer 3 à 4 mn, le temps que la mozzarella fonde légèrement. Sortir du four, ajouter une petite feuille de basilic.

Cela peut constituer l’essentiel d’un repas… mais alors, penser à accompagner d’une salade finement assaisonnée (idéalement, de la roquette) ! Les adeptes de la “finger food” (qui n’est autre que le grignotagne version, hum… chic) opteront pour des bouchées plus petites (choisir alors un emporte-pièce de 3 cm de diamètre ou découper des carrés de polenta de 3 cm de côté). Quoi qu’il en soit, je suis - presque - persuadée que l’association de ces diverses textures superposées “croquantes, moelleuses, fondantes”… ravira vos palais comme elle a charmé le mien. Et puis, finalement, tout personnellement, je me dis que je n’ai pas failli en achetant ce paquet de polenta… et je promets que bientôt, sous une autre forme, je remets ça !

Vous aussi, vous avez certainement une histoire avec cette surprenante polenta…
si cela vous toque, racontez-la !